Du Bernardin au Lion d'or
Le sujet est vaste et si l’on s’en tient au seul aspect numismatique, il est aride. Les espèces féodales n’ont ni la majesté d’un bronze romain, ni la finesse des monnaies de la Renaissance, elles sont exclusivement en argent ou en billon (alliage cuivre/argent), très minces (le denier qui mesure 18 mm de diamètre pèse moins d’un gramme).
Ces pièces ne portent aucune indication de valeur, ne sont pas datées (la datation des monnaies ne se fera qu’a partir de François 1erLes légendes, très souvent abrégées demandent une grande habitude pour être déchiffrées. Mais c’est peut-être cette accumulation d’imperfections qui rend ces modestes piécettes si attirantes. Les Bermond, seigneurs d’Anduze et Sauve battaient monnaie dés le début du XIe siècle. Un document de 1286, cité par tous les spécialistes, confirme que l’atelier monétaire de Sommières avait fonctionné pour le compte des Bermond avant de battre monnaie royale.
La production féodale était constituée essentiellement de deux types de deniers et une obole au coin des Bermond. Le premier qui aurait battu monnaie serait Bernard 1er (d’où le nom de Bernardins donné aux deniers). Raymond de Roquefeuil, fils de Bernard d’Anduze, faisait également battre monnaie à Sommières. Ces deniers dits Raymondins sont rarissimes.
Lorsque les Bermond furent dépossédés de leurs territoires par Saint Louis, l’atelier continua à fonctionner pour le compte du Roi.
Les espèces deviennent plus nombreuses : outre les deniers et les oboles, on trouve les double-tournois, les gros tournois, le bourgeois, la maille blanche, etc… Pour cette période, il est pratiquement impossible d’attribuer telle pièce à tel atelier ; les neuf ateliers royaux ayant la même production. Les « lettres d’atelier » permettant de reconnaître la provenance n’apparaîtront qu’à la fin du XIVe siècle.
La monnaie d’or, abandonnée depuis la fin de l’occupation romaine réapparaît : Agnel, Ecu, Masse, Chaise, Pavillon . On donne à ces monnaies le nom de l’emblème qu’elles portent, et parmi les plus prestigieuses : le LION D’OR, 4gr.70 d’or fin, représentant le Roi tenant deux sceptres, assis sur un siège gothique, les pieds appuyés sur un lion couché. Ce fut une des dernières productions de l’atelier de Sommières, en 1338.
L’atelier fut transféré à Montpellier à la fin du règne de Philippe VI de Valois, ainsi qu’en fait foi l’ordre donné le 14 Novembre 1340 au sénéchal de Beaucaire de payer les frais de déménagement.
𝙏𝙚𝙭𝙩𝙚 𝙙𝙚 𝙅-𝙇. 𝙍𝙀𝙉𝘼𝙍𝘿 𝙙𝙚 2008 𝙋𝙝𝙤𝙩𝙤𝙨 : 𝙈𝙤𝙣𝙣𝙖𝙞𝙚 𝙙𝙚 𝙎𝙤𝙢𝙢𝙞è𝙧𝙚𝙨, 𝘼𝙣𝙙𝙪𝙯𝙚, 𝙎𝙖𝙪𝙫𝙚. 𝘼𝙫𝙚𝙧𝙨 𝙚𝙩 𝙍𝙚𝙫𝙚𝙧𝙨 𝙨𝙪𝙧 𝙡𝙚𝙦𝙪𝙚𝙡 𝙣𝙤𝙪𝙨 𝙩𝙧𝙤𝙪𝙫𝙤𝙣𝙨 𝙪𝙣𝙚 𝙘𝙧𝙤𝙞𝙭 𝙣ê𝙡é𝙚. (𝘾𝙤𝙡𝙡𝙚𝙘𝙩𝙞𝙤𝙣 𝘼. 𝙅𝙚𝙖𝙣𝙟𝙚𝙖𝙣)
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