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๐Ÿ๐Ÿ“๐Ÿ”๐Ÿ ๐’๐š๐ฎ๐ฏ๐ž๐ซ ๐ฅ๐ž๐ฌ ๐œ๐ฅ๐จ๐œ๐ก๐ž๐ฌ ๐๐ž๐ฌ รฉ๐ ๐ฅ๐ข๐ฌ๐ž๐ฌ (13 juin 2021)



Si la rรฉvolution a dramatiquement entamรฉ notre patrimoine campanaire, ce n'รฉtait pas la premiรจre fois que les cloches se trouvaient รชtre en danger. Le ๐™ข๐™–๐™จ๐™จ๐™–๐™˜๐™ง๐™š ๐™™๐™š ๐™’๐™–๐™จ๐™จ๐™ฎ, ๐™š๐™ฃ ๐™ข๐™–๐™ง๐™จ 1562, marque officiellement le dรฉbut des guerres de religion entre catholiques et protestants mais le torchon brรปle depuis longtemps. Le premier octobre 1561, les consuls de Sommiรจres sont contraints de prendre une dรฉcision pour sauver les cloches des รฉglises qui se trouvent hors de l'enceinte de la ville. Les faits sont relatรฉs dans les registres de dรฉlibรฉration (BB5).

On y apprend que ยซ ๐˜ฑ๐˜ข๐˜ณ ๐˜ต๐˜ฐ๐˜ถ๐˜ต๐˜ฆ๐˜ด ๐˜ญ๐˜ฆ๐˜ด รฉ๐˜จ๐˜ญ๐˜ช๐˜ด๐˜ฆ๐˜ด ๐˜ค๐˜ช๐˜ณ๐˜ค๐˜ฐ๐˜ฏ๐˜ท๐˜ฐ๐˜ช๐˜ด๐˜ช๐˜ฏ๐˜ฆ๐˜ด ๐˜ฒ๐˜ถ๐˜ช ๐˜ด๐˜ฐ๐˜ฏ๐˜ต ๐˜ฉ๐˜ฐ๐˜ณ๐˜ด ๐˜ท๐˜ช๐˜ญ๐˜ญ๐˜ฆ๐˜ด ๐˜ฆ๐˜ต ๐˜ท๐˜ช๐˜ญ๐˜ญ๐˜ข๐˜จ๐˜ฆ๐˜ด, ๐˜ญ๐˜ฆ๐˜ด ๐˜ค๐˜ญ๐˜ฐ๐˜ค๐˜ฉ๐˜ฆ๐˜ด ๐˜ด๐˜ฆ ๐˜ฅรฉ๐˜ณ๐˜ฐ๐˜ฃ๐˜ฆ๐˜ฏ๐˜ต ยป. On fait donc descendre les cloches ร  ๐™‚๐™–๐™ซ๐™š๐™ง๐™ฃ๐™š๐™จ appartenant aux chanoines de la cathรฉdrale de Nรฎmes (le chapitre), celles de St Michel des ยซ ๐™Œ๐™ช๐™–๐™ฉ๐™ง๐™š ๐™ฅ๐™งรช๐™ฉ๐™ง๐™š๐™จ ยป ainsi que celles de St Amans. Les รฉglises possรจdent chacune deux cloches, les plus grandes ร  St Amans, les moyennes ร  St Michel et les plus petites ร  Gavernes. Les instruments de mรฉtal se taisent, entreposรฉes dans la maison consulaire ยซ ๐˜ซ๐˜ถ๐˜ด๐˜ฒ๐˜ถ'ร  ๐˜ค๐˜ฆ ๐˜ฒ๐˜ถ๐˜ฆ ๐˜ด๐˜ฐ๐˜ช๐˜ต ๐˜ฑ๐˜ฐ๐˜ถ๐˜ณ๐˜ท๐˜ถ ๐˜ข๐˜ถ๐˜ต๐˜ณ๐˜ฆ๐˜ฎ๐˜ฆ๐˜ฏ๐˜ต ๐˜ฑ๐˜ข๐˜ณ ๐˜ญ๐˜ฆ ๐˜ณ๐˜ฐ๐˜ช ยป Peu aprรจs, la ยซ ๐˜ค๐˜ข๐˜ฑ๐˜ช๐˜ต๐˜ข๐˜ช๐˜ฏ๐˜ฆ๐˜ด๐˜ด๐˜ฆ ยป , femme du gouverneur de la ville, seule au chรขteau, demande une cloche pour la mettre ร  sa chambre (sic) qu'elle sonnera pour avoir secours des gens de la ville en cas de danger. On lui remet la petite de St Michel qu'elle devra rendre quand elle en sera requise.

Gavernes est maintenant un petit hameau au sud de Junas. On peut voir depuis la route un petit bรขtiment ancien restaurรฉ qui serait une chapelle dรฉdiรฉe ร  St Saturnin. Si ce sont les restes de l'รฉglise citรฉe dans le document, ils n'en sont qu'une petite partie. Des travaux rรฉalisรฉs en 1672 nous indiquent que l'รฉglise avait une abside ยซ en cul-de-four ยป et plusieurs fenรชtres vitrรฉes, donc assez grandes. Elle comportait alors un clocher ร  3 cloches qui fut remplacรฉ par un simple clocher ยซ ร  la capucine ยป (au dessus du pignon) classique pour l'รฉpoque.

Le quartier d'habitation de l'ancienne paroisse de St Amans se situe ยซ au bout du Pont ยป. Son รฉglise primitive รฉtait ร  plus d'un kilomรจtre de lร , isolรฉe au milieu des terres. Elle commencera ร  รชtre dรฉmantelรฉe par les propriรฉtaires voisins peu de temps aprรจs avoir perdu ses cloche. Il n'en reste rien.

On pense que les รฉglises ont toujours trรดnรฉ au centre des villages mais de nombreux exemples locaux nous montrent au contraire qu'elles pouvaient en รชtre รฉloignรฉes. Beaucoup d'entre elles sont en ruine ou ont totalement disparu jusqu'ร  en oublier l'emplacement : St Andrรฉ ร  Souvignargues (ruines), St Martin ร  Aujargues (disparue), St Blaise ร  Villevieille (remplacรฉe par un mas), St Pancrace ร  Pondres (disparue), St Etienne ร  Lecques (ne reste qu'un pan de mur), St Pierre ร  Aspรจre (ruines), etc. A Calvisson, c'est le village qui s'est dรฉplacรฉ, il se situait d'abord sur la colline du chรขteau, ร  500 m de l'รฉglise St Saturnin. A la rรฉvocation de lโ€™ร‰dit de Nantes, en 1685, on entreprend une grande restauration des รฉglises amochรฉes par plus d'un siรจcle de conflit. Lorsqu'elles sont en ruine et en dehors des bourgs, on les reconstruit ร  l'intรฉrieur, laissant ร  l'abandon ces petits joyaux de notre patrimoine. Les cloches en furent symboliquement les dommages collatรฉraux.

Nicolas Lawriw

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