Ce n'est ni un canular, ni une plaisanterie, mais un fait réel dont fut témoin le père d'un ami Sommiérois qui m'a narré l'histoire.
Antonin Paris Ingénieur et Directeur du PLM (1850-1918) résidait en Arles. Pour venir chez lui à Sommières au numéro 2 de la rue qui porte son nom, il faisait mettre sous pression une locomotive à laquelle on attelait son wagon salon et le mini convoi prenait le chemin de notre ville. Au cours de l'été 1918, alors qu'il soignait à Luchon une affection de la gorge notre spécialiste « es vapeur » décéda. La veuve rejoignit la Grand Rue en toute hâte pour préparer les funérailles de son époux. De grosses légumes venues tout exprès de Paris, le Préfet, le Conseil Municipal, la population devaient y assis¬ter.
Le corps placé dans un wagon spécial accroché au train régulier Montpellier-Le Vigan devait arriver en gare où la foule attendait.
Le train fut bien à l'heure, mais point de wagon mortuaire. Une erreur de manœuvre l'avait expédié dans je ne sais quelle autre direction.
Panique générale. Fallait-il reporter la cérémonie ? Impossible. Elle se déroula donc comme prévu couronnes, chants, discours, en I'Eglise St Pons et en l'absence du principal intéressé.
Le lendemain, au premier train, Antonin Paris regagnait incognito sa bonne ville et sa dernière demeure route de Saussines. En 1926 la Mairie de l'époque (Pélissier Maire) ayant des problèmes de trésorerie avec l'Hospice, accepta de donner le nom d'Antonin Paris à la Grand Rue contre une somme de 10 000 F léguée par la veuve.
J'ignore tout des finances municipales, mais je suppose que si un généreux donateur veut bien se manifester, nous lui trouverons certainement quelque tronçon de rue non encore baptisé.
A. Jeanjean.
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